Le travail de nuit chez les agents de l’Infrapôle Rhénan de la SNCF

2020
Introduction Une augmentation du travail de nuit est constatee depuis quelques annees par necessite de production (periode de moindre trafic ferroviaire sur le reseau). Le rythme alternant travail de jour et de nuit est irregulier et tributaire des besoins des chantiers. Suite a une precedente etude, les semaines de 4 nuits travaillees (au lieu de 5) ont ete instaurees depuis 2014, pour une partie des chantiers. Les effets du travail de nuit sur la sante sont multiples et connus, la baisse de vigilance entraine un surrisque d’accidents, et on note des impacts sur l’organisation de la vie socio-familiale. Objectifs Preserver la sante des salaries, en poursuivant les informations sur le travail de nuit et le suivi medical individuel adapte. Evaluer le benefice du passage de 5 a 4 nuits, sur la penibilite ressentie par les agents. Continuer a diminuer la penibilite du travail de nuit, en suggerant une organisation plus adaptee dont l’amelioration de la programmation des cycles de travail de nuit. Materiel et methodes Des questionnaires sont completes par les agents travaillant de nuit lors des consultations en medecine du travail, ou lors des « journees securite » obligatoires. Il s’agit d’une etude epidemiologique prospective sur 8 mois (juin 2019 a janvier 2020), avec analyse univariee puis multivariee des reponses aux questions fermees. Les questions ouvertes sont analysees qualitativement. Resultats Nous avons recueilli 320 questionnaires. Une majorite d’agents travaillent entre 20 et 50 nuits par an. L’impact sur l’alimentation est retrouve : les travailleurs de nuit ne font plus que 2 repas par jour, contre 3 normalement. Une augmentation de la consommation de tabac est constatee, avec une diminution de la pratique sportive. La duree et la qualite du sommeil sont diminuees lors du travail de nuit. Vingt sept pour cent declarent faire une sieste. Trent cinq pour cent declarent s’etre deja assoupi au volant. Environ 70 % des agents declarent avoir eu des informations medicales sur le travail de nuit. Environ ¼ des agents constatent depuis l’instauration de la semaine des 4 nuits une amelioration de leur fatigue, de leur vie de famille et sociale, sans changement toutefois ressenti pour les effets sur la sante. Les resultats seront presentes en CSSCT, et des modifications de l’organisation seront discutees. Conclusion Les multiples effets nefastes sur la sante et le risque de suraccidents ont ete retrouves dans la population, avec neanmoins un benefice du passage aux semaines de 4 nuits travaillees. Une action d’information a ete organisee lors des journees preventions, sur le travail de nuit et ses effets depuis decembre 2019. Une reflexion est en cours avec l’etablissement pour agir sur l’organisation du travail.
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