Abcès cutané nécrotique à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) sécréteur d’une toxine de Panton-Valentine (PVL) compliqué d’une bactériémie et de localisations cutanées secondaires chez un homme séropositif pour le VIH

2018 
Introduction Les infections a SARM sont un probleme de sante publique. Initialement nosocomiales, le taux d’infections a SARM communautaire augmente depuis plusieurs annees. Nous rapportons ici le cas d’un abces a SARM PVL + complique d’une bacteriemie chez un homme seropositif pour le VIH. Observations Un homme de 70 ans, homosexuel, consultait pour un abces inter-scapulaire et une lesion du 2 e doigt de la main droite. Il etait traite par Triumeq ® pour une seropositivite ancienne pour le VIH (charge virale bien controlee, CD4 > 800/mm 3 ). L’examen clinique mettait en evidence une hemodynamique correcte, une febricule a 38 °C, une lesion purulente et necrotique dorsale de 5 × 6 cm sur un placard inflammatoire de pres de 20 cm de diametre avec presence de pustules en peripherie de la lesion, une pustule du 2 e doigt de la main droite et de nombreuses pustules du scalp ; il n’existait pas de souffle cardiaque. Les examens paracliniques mettaient en evidence un syndrome inflammatoire biologique marque, une hypogammaglobulinemie, un volumineux abces au TDM en regard de C4–C5. Les prelevements infectieux (hemocultures, prelevement bacteriologique de la lesion dorsale, d’une pustule peripherique et d’une du scalp et le prelevement narinaire) etaient tous positifs a SARM PVL +  clone ST 30. Le traitement consistait en une antibiotherapie IV (piperacilline-tazobactam et vancomycine) et la mise a plat chirurgicale de l’abces ( Fig. 1 et 2 ). Discussion Nous rapportons un cas d’abces a SARM PVL + clone ST 30 complique d’une bacteriemie et de localisations cutanees secondaires chez un homme VIH + controle. Les SARM peuvent etre nosocomiaux ou communautaires (-C), la plupart des SARM-C etant PVL (-). Certains facteurs de risque d’infection a SARM-C sont identifies, infection/portage du SARM chez des membres de la famille, dermatite atopique, infection par le VIH ou encore homosexualite. Notre patient presente 2 de ces facteurs. Il est egalement montre que les patients VIH+ ont un taux de colonisation nasale par les SARM-C plus important que les individus non infectes. Certains auteurs suggerent une transmission sexuelle des SARM. Les manifestations cutanees des infections a SARM PLV + sont variees et peuvent etre severes localement mais les complications systemiques sont rares. Certaines particularites peuvent etre notees dans ce cas-ci : severite de l’infection avec presence d’une bacteriemie, souche ST 30 qui ne correspond pas au serotype dominant en France (le ST 80). Celle-ci a probablement ete contractee par le patient lorsqu’il travaillait en Oceanie. Conclusion La presence d’une toxine de PVL doit etre notamment recherchee devant des infections cutanees severes localement. Des complications systemiques sont possibles bien que rarement decrites dans la litterature.
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