Particularités des signes cliniques d’appel et valeur du dépistage par l’échelle d’Epworth du syndrome d’apnée du sommeil chez des patients consultant en médecine interne

2015 
Introduction Le syndrome d’apnee du sommeil (SAS) est le plus souvent evoque devant des ronflements, des apnees nocturnes et une somnolence diurne d’autant plus facilement qu’existent des facteurs de risque vasculaire (FdR) (obesite, HTA, infarctus du myocarde [IDM], sexe masculin) [1] . Le constat d’un sommeil non reparateur ou de ses consequences telles asthenie et cephalees font egalement partie de la symptomatologie evocatrice. Le depistage du SAS prealable a la confirmation diagnostique par polysomnographie (PSG) est frequemment realise par des questionnaires standardises telle l’echelle d’Epworth qui evalue la somnolence diurne [2] . Nous nous sommes interesses aux signes cliniques conduisant au diagnostic de SAS et a la valeur du depistage par l’echelle d’Epworth a partir d’une consultation de medecine interne. Patients et methodes Nous avons collige durant 2 ans les informations relatives aux patients chez lesquels la suspicion de SAS a l’issue de leur consultation (« triade » classique ou coexistence d’au moins un signe respiratoire et de symptomes pouvant decouler d’un sommeil non reparateur) avait conduit a les adresser en pneumologie pour realisation d’un test de depistage selon l’echelle d’Epworth puis d’une PSG mesurant l’index apnees-hypopnees (IAH). Les criteres de diagnostic du SAS etaient : absence (IAH   30/h) [3] . Resultats Parmi les 716 consultants [dont 77 % de femmes (F)], une PSG a ete proposee a 33 et 29 l’ont effectivement pratiquee. Parmi ces 29 patients, sept etaient sous corticotherapie generale (CT) (1 LED, 1 Horton, 2 PPR, 2 sarcoidoses, 1 AHAI) et 9 presentait un FdR (HTA 5, DNID 3, hyperlipidemie 2, IDM 2). Le diagnostic de SAS a ete porte chez 19 (65 % des sujets orientes vers la pneumologie) presentant 7 SAS legers, 4 SAS moderes et 8 SAS severes. Les principaux signes cliniques d’appel chez ces 19 patients (65 % de F) etaient : asthenie (Asth) ( n  = 14), ronflement (R) ( n  = 12), cephalees (Ceph) ( n  = 5), somnolence diurne (Somn) ( n  = 4), apnees nocturnes (Apn) ( n  = 4), polyalgies (PolyA) ( n  = 4), sommeil non reparateur (S) ( n  = 3). Parmi les 19 patients, l’âge moyen etait de 61 ans (F) et 57 ans (H) et l’indice de masse corporelle (IMC) moyen etait de 30 (F) et 26 (H). Six patients etaient sous CT et 8 presentaient un FdR. Les caracteristiques des patients sont rappelees dans l’Annexe A . Discussion Soixante-cinq pour cent des patients suspects de SAS sur les seules donnees de l’interrogatoire ont vu le diagnostic confirme par la PSG. Le resultat de l’echelle d’Epworth n’a pas ete predictif du diagnostic de SAS. Si les ronflements, les pauses respiratoires, l’IMC (> 29) et l’âge (> 50) restent de forts elements d’orientation, leur absence ne doit pas exclure le diagnostic face a des symptomes pouvant etre des consequences d’un sommeil de mauvaise qualite en particulier l’asthenie « inexpliquee », source frequente de consultation, mais aussi les polyalgies ou la symptomatologie depressive comme rapporte dans d’autres populations [4] . Il est interessant de noter que le facteur favorisant lie au sexe masculin n’est pas retrouve dans notre etude ou la proportion de femmes atteintes de SAS est majoritaire, en accord avec la part feminine preponderante de notre patientele globale. Les rares etudes sur SAS et maladies auto-immunes retrouvent une prevalence tres elevee du SAS, et une faible predictibilite du score d’Epworth et de l’IMC [5] . La part importante des patients SAS sous corticotherapie generale dans notre serie pose la question du role de ce traitement dans les modifications locales pharyngees rapportees comme favorisant un SAS [1] . Conclusion Les internistes doivent savoir evoquer un SAS devant des symptomes generaux inexpliques (en particulier l’asthenie) y compris en l’absence des signes respiratoires caracteristiques et chez des femmes. L’echelle d’Epworth ne semble pas un test de depistage adapte a la patientele des internistes. Le role favorisant de la corticotherapie generale est possible.
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