Douleurs neuropathiques. Physiopathologie et perspectives thérapeutiques. Discussion

2008
Les douleurs neuropathiques sont frequentes, et posent au praticien des problemes therapeutiques particulierement difficiles a resoudre du fait de leur resistance aux antalgiques classiques et meme aux opioides. Les mecanismes physiopathologiques qui les sous-tendent sont mal connus, expliquant pourquoi les traitements de ces douleurs ne reposent en realite que sur des bases empiriques. Ainsi, les antidepresseurs sont actuellement les composes que l'on utilise le plus souvent pour soulager certaines de ces douleurs. Malheureusement, cette classe de medicaments est particulierement peu efficace sur les douleurs d'origine trigeminale. Dans ce cas, on privilegie l'administration d'anticonvulsivants (carbamazepine, phenytoine, lamotrigine) ou de baclofene, mais, avec le temps, une forte proportion (≥ 50 %) des patients deviennent refractaires a ces medications ou ne les tolerent plus. D'introduction plus recente, les triptanspresentent une certaine efficacite dans le traitement des algies vasculaires de la face, pathologies eminemment trigeminales. Ils sont en revanche depourvus d'action antalgique a la peripherie. En accord avec ces donnees, les observations cliniques suggerent que les douleurs neuropathiques pourraient etre de nature differente au niveau cephalique (sphere trigeminale) et dans le reste du corps (sphere spinale): frequence plus elevee et symptomatique particulierement etendue dans le cas des douleurs trigeminales. La comprehension des mecanismes neurobiologiques qui sous-tendent les differences entre ces deux types de douleurs est de grande actualite. Nous abordons ce probleme au laboratoire a l'aide de deux modeles de ligaturede nerf (nerf sciatique, nerf infraorbitaire) chez le rat. Dans les deux cas, des manifestations d'allodynie/hyperalgesie dans les territoires concernes sont mises en evidence, en association avec des phenomenes de neuroplasticite morphofonctionnelle impliquant des modifications d'expression de canaux ioniques (canaux sodium, canaux calcium), de facteurs trophiques, de cytokines et de proteines cles de la neurotransmission dans les voies de la nociception et de leur controle. Des interventions ciblees sur certains de ces acteurs semblent constituer de nouvelles pistes pour des strategies innovantes en vue de reduire plus efficacement les douleurs neuropathiques.
    • Correction
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []
    Baidu
    map