Immunodépression des brûlés graves et infections fongiques invasives : un rôle des cellules myéloïdes suppressives

2015 
Introduction Les infections fongiques invasives (IFI) sont associees a une mortalite elevee en reanimation. Elles surviennent surtout en cas d’association de troubles de l’immunite et d’une rupture de la barriere cutaneo-muqueuse. Les patients brules graves apparaissent donc particulierement a risque. Une meilleure caracterisation de leurs deficits immunitaires pourrait permettre d’identifier ceux les plus a risque et de proposer des therapeutiques immmunomodulatrices. L’objectif etait de decrire le profil immunologique de patients brules graves ayant presente une IFI. Materiel et methodes Les patients brules > 20 % de surface cutanee brulee (SCB) admis entre mars et octobre 2014 ont ete inclus. Prelevements sequentiels a J0, J2, J7, J14, J28 ou jusqu’a la sortie ou le deces du patient. Les marqueurs de l’immunite innee ont ete explores en cytometrie de flux sur sang total : Natural killer (NK), Mucosal Associated Invariant T cells (MAIT), quantification des molecules HLA-DR sur les monocytes, polynucleaires neutrophiles (PNN) et sous populations monocytaires (ces dernieres definies selon des marquages membranaires classiques (CD14 + CD16−), intermediaires (CD14 + CD16 + ) et non classiques (CD14lowCD16 + )). Les patients avec IFI (IFI + ) ont ete compares avec ceux sans (IFI−). Resultats exprimes en medianes (25–75 percentiles). Analyse par test de ANOVA pour mesures repetees analyse post-hoc (Bonferroni) ou Mann-Whitney. p Resultats 26 patients ont ete inclus, 7 (27 %) etaient IFI+. La SCB des IFI+ etait de 40 (33–85) % vs 33 (27–42) % pour les IFI− ( p  = 0,14). L’IGS 2 et l’ABSI etaient respectivement de 41 (36–49) et 9 (9–13) chez les IFI+ et 23 (17–33) et 7 (6–8) chez les IFI− ( p  = 0,002 et p  = 0,009 respectivement). La mortalite a 90 jours etait de 57 % chez les IFI+ et de 11 % chez les IFI−. Le compte absolu de PNN n’etait pas statistiquement different entre les deux. Le compte absolu de monocytes etait plus bas a J2 chez les IFI + ( p  = 0,03). Le nombre de site d’HLA-DR par monocyte etait plus bas des J3 chez les IFI+ et le restait par la suite ( p  = 0,03). Les cellules NK etaient plus basses chez les IFI+ a partir de J7 et les MAIT plus bas chez les IFI+ a J0 ( p  = 0,01) mais cette difference s’estompait ensuite. Une population particulierement representee chez les IFI+, notamment a mucormycose ( Fig. 1 ), possede des caracteristiques morphologiques de monocytes et exprime faiblement CD14. Elle presente cependant un profil de PNN (CD45low, CD16hi, CD66 + ). Ce phenotype composite est evocateur de cellules myeloides suppressives MDSC. Discussion Les brules graves presentent une alteration profonde de leur immunite innee. Cette alteration est d’autant plus marquee chez les patients IFI+. L’augmentation de cellules myeloides suppressives chez ces patients pourrait contribuer a l’immunosuppression favorisant l’IFI.
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