Infarctus splénique sous inhibiteurs de phosphodiestérase de type 5 : à propos de deux cas

2019 
Introduction Les inhibiteurs de la phosphodiesterase de type 5 (IPD5) ont un effet vasodilatateur lie a une augmentation locale du taux de GMPc en bloquant l’enzyme qui participe a sa degradation. Il existe actuellement deux indications a leur utilisation : les dysfonctions erectiles et l’hypertension arterielle pulmonaire. Nous rapportons le cas de deux patients ayant presente un infarctus splenique apres l’utilisation de molecules appartenant a cette classe therapeutique. Observation Cas 1 : Patient de 53 ans, admis aux urgences pour douleur abdominale brutale en barre epigastrique. Pas d’antecedent notable, tres sportif. Un scanner abdomino-pelvien retrouvait un infarcissement de 50 % du parenchyme splenique. Le bilan cardiovasculaire retrouvait une HTA de grade 1 dipper responsable d’une cardiomyopathie hypertrophique. Pas d’etiologie cardio-embolique retrouvee. Un bilan de thrombophilie avec recherche d’antiphospholipides est revenu negatif. Realisation d’un TEP-scanner ne retrouvant pas d’argument pour une neoplasie solide ou hematologique, il n’y avait pas non plus de processus infectieux en cours. Parmi les prises medicamenteuses recentes on retrouvait une consommation frequente de tadalafil et de kamagra (produit derive du sildenafil), une cure de methandrostenolone (steroide anabolisant), ainsi qu’une utilisation « abusive » recente de vasoconstricteurs nasaux pour lesquels il a ete demande une enquete de pharmacovigilance. Cas 2 :Patient de 72 ans qui se presente aux urgences pour des douleurs abdominales avec vomissements et diarrhees. Antecedents de rectocolite hemorragique (RCH) operee, thrombectomie femorale suite a une dissection atheromateuse et un tabagisme sevre estime a 40PA. Le traitement habituel comprend du clopidogrel et du budesonide/formoterol. Un scanner abdomino-pelvien retrouvait un defaut de rehaussement du tiers superieur de la rate en faveur d’un infarctus splenique. Une exploration cardiovasculaire est revenue sans particularite notamment pas d’etiologie emboligene retrouvee. Le bilan de thrombophilie a ete realise, il existait une carence en vitamine B12 sans augmentation significative de l’homocysteine. L’hypothese d’une poussee de RCH a ete ecartee, les prelevements des selles etaient negatifs. Realisation d’un TEP-scanner qui ne retrouvait pas de foyer hypermetabolique suspect de neoplasie. Parmi les prises medicamenteuses recentes, on retrouvait des prises regulieres d’avanafil dont la derniere remontait a 24 heures avant le debut des douleurs abdominales. Conclusion Il s’agit a notre connaissance des premiers cas rapportes dans la litterature d’infarctus splenique apres utilisation d’IPD5. La chronologie entre la prise du traitement et la survenue des infarctus spleniques suggere l’imputabilite de la molecule dans l’evenement vasculaire. Plusieurs etudes rapportent que cette classe therapeutique pourrait etre en cause dans des evenements thrombo-emboliques arterielles de l’oeil [1] , du myocarde [2] , [3] , cerebraux et veineux (priapisme et thrombose veineuse profonde). Ces deux cas semblent confirmer un sur-risque potentiel de thrombose arterielle sous IPD5 auquel les soignants et les prescripteurs doivent etre sensibilises.
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