De la lettre à la « Rêverie » : Diderot randonneur de l'esprit dans les Lettres à Sophie Volland

2000 
Les quelques lettres a Sophie Volland que Diderot a consacrees a des descriptions de jardins et a des recits de promenade meritent qu'on s'y arrete un instant, en particulier dans la mesure ou ces derniers rappellent La Nouvelle Heloise en anticipant sur les Reveries du Promeneur Solitaire de Rousseau. Malgre la brouille entre les deux philosophes, apparaissent la deux sensibilites, voire deux techniques extremement proches. L'une, heritee de l'usage stoicien, consiste a consigner dans une lettre les details d'une vie consacree a l'exercice d'une discipline faite de rigueur et de meditation - celle-ci accessoirement menee au grand air. L'autre, plus moderne, s'impregne du paysage jusqu'a etablir des liens esthetiques et sentimentaux entre la nature et l'etat de l'âme, et se montre meme a la base de l'ecriture autobiographique qui constitue Les Reveries. Mais, a mi-chemin entre ces deux poles d'ecriture qui le rapprochent de Rousseau, Diderot manifeste aussi ce qui fonde sa pratique au sein des Lettres a Sophie Volland. Depuis La Promenade du Sceptique, le philosophe marque en effet son attachement a la recherche d'une forme/fonction de la pensee qui reproduirait, ainsi qu'une randonnee parfois chaotique a travers champs, le cheminement singulier d'une reflexion poetique poursuivie au gre des meandres d'une conversation interieure : davantage par association et bifurcation que par syllogismes.
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